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Lorsque vous envisagez de contracter un crédit à la consommation, il est essentiel de bien comprendre le cadre juridique qui encadre cette pratique.
En France, le crédit à la consommation est défini par le Code de la consommation comme tout prêt :
- d’un montant compris entre 200 € et 75.000 €,
- accordé à un particulier,
- pour financer des biens ou services du quotidien (voiture, travaux, électroménager, etc.).
Ce dispositif est strictement réglementé afin de protéger les emprunteurs et de prévenir les situations de surendettement. Avant de signer un contrat, il est donc crucial de connaître vos droits, les obligations du prêteur et les recours possibles en cas de litige.
Dans cet article, Cointet Avocat Paris passe en revue les principales règles en matière de crédit à la consommation que vous devez connaître avant de signer un contrat.
Les types de crédits à la consommation
Avant de plonger dans les règles du crédit à la consommation, il est important de comprendre les différents types de crédits disponibles. Parmi les plus courants, on trouve :
- Le prêt personnel : une somme fixe est empruntée et remboursée par mensualités constantes, sans lien avec un achat précis. Vous pouvez l’utiliser librement (voyage, mariage, dépenses diverses).
- Le crédit renouvelable (ou revolving) : une réserve d’argent que vous pouvez utiliser à tout moment, qui se reconstitue au fur et à mesure des remboursements. Flexible, mais souvent assorti d’un taux d’intérêt très élevé.
- Le crédit affecté : lié directement à un achat précis (ex. voiture, électroménager). Si la vente est annulée, le crédit l’est aussi. Cela protège l’emprunteur, mais limite la liberté d’utilisation.
- Le prêt travaux : destiné spécifiquement au financement de rénovations ou d’aménagements du logement. Il peut être personnel (libre) ou affecté (lié à des devis/factures de travaux).
Chacun de ces types de crédits peut avoir des modalités et des conditions différentes, il est donc crucial de bien comprendre le type de crédit que vous contractez.
Les informations précontractuelles
Avant de contracter un crédit, le prêteur est tenu de vous fournir une fiche d’information précontractuelle standardisée (accéder à un modèle de FISE).
Cette fiche inclut notamment :
- le TAEG (taux annuel effectif global),
- la durée et les modalités de remboursement,
- les frais éventuels,
- le coût total du crédit.
Le prêteur doit également vérifier votre solvabilité, notamment en consultant le fichier des incidents de remboursement (FICP) de la Banque de France.
Les assurances facultatives
Lorsque vous souscrivez un crédit à la consommation, le prêteur peut vous proposer des assurances, comme une assurance décès-invalidité ou une assurance perte d’emploi.
Celles-ci ne sont pas obligatoires, quel que soit le montant emprunté. Contrairement au crédit immobilier (où l’assurance emprunteur est quasiment systématique), aucune loi n’impose une assurance pour un crédit à la consommation, même pour des sommes élevées.
En revanche, la banque ou l’organisme prêteur peut en faire une condition d’acceptation de votre dossier, surtout pour des montants importants ou si votre profil est jugé à risque.
Vous avez le droit de :
- Comparer les offres (le coût peut varier fortement) ;
- Choisir un assureur externe (délégation d’assurance), souvent plus économique ;
- Refuser l’assurance si le prêteur n’en fait pas une condition obligatoire.
Avant de signer, examinez attentivement :
- le coût total (prime mensuelle sur toute la durée du crédit),
- les garanties réellement utiles à votre situation,
- les exclusions (par exemple, perte d’emploi non couverte en cas de démission).
La durée du crédit
La durée influence à la fois vos mensualités et le coût total. Plus elle est longue, plus les mensualités sont légères… mais plus les intérêts s’accumulent.
Les intérêts sont calculés sur le capital restant dû. Au début, la part d’intérêts est élevée, puis elle diminue au fil du remboursement.
Exemple :
- 10 000 € empruntés à 6 % sur 2 ans → environ 440 € de mensualité, pour 640 € d’intérêts.
- 10 000 € à 6 % sur 5 ans → environ 193 € de mensualité, mais 1 600 € d’intérêts.
Même somme empruntée, mais plus la durée s’allonge, plus le crédit coûte cher.
Le recours au surendettement
Si vous êtes confronté à des difficultés financières et que vous avez du mal à rembourser vos crédits à la consommation, il est important de connaître vos options. Vous pouvez contacter la Commission de surendettement de la Banque de France pour obtenir de l’aide et rechercher des solutions de renégociation de dettes. Elle pourra proposer :
- un rééchelonnement,
- une suspension temporaire des dettes,
- voire un effacement partiel dans les cas les plus graves.
Les obligations du prêteur
La loi impose aux organismes de crédit un devoir d’information et de transparence afin de protéger l’emprunteur.
Le prêteur doit non seulement vous informer clairement, mais aussi s’assurer que le crédit est adapté à votre situation financière. En cas de manquement, vous disposez de recours pour contester le contrat.
1. Informations obligatoires
Avant de signer un contrat, le prêteur doit vous remettre tous les éléments nécessaires pour que vous puissiez comparer les offres et prendre une décision éclairée :
- Le taux annuel effectif global (TAEG) : il s’agit du taux qui regroupe tous les frais liés au crédit (intérêts, frais de dossier, assurances obligatoires, commissions, etc.). C’est l’indicateur principal pour comparer les offres.
- Les frais annexes : comme les frais de dossier, de gestion, ou de tenue de compte.
- Le calendrier des échéances : montant et date des mensualités prévues, durée du crédit, et coût total.
- Les pénalités de retard : montant ou pourcentage appliqué en cas de non-paiement ou de paiement tardif.
- Les conditions de remboursement anticipé : modalités et éventuelles indemnités si le capital est remboursé plus tôt.
- Les assurances proposées (facultatives ou obligatoires) et leur coût réel.
2. Évaluation de la solvabilité de l’emprunteur
Le prêteur a aussi l’obligation de vérifier que vous êtes en capacité de rembourser le crédit. S’il ne réalise pas cette vérification, le contrat peut être contesté. Pour cela :
- Il doit analyser vos revenus, charges et dettes existantes.
- Il peut consulter le Fichier des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers (FICP) pour s’assurer que vous n’êtes pas en situation de surendettement.
- Il doit vous demander de remplir une fiche de dialogue ou un questionnaire financier.
3. Conséquences d’un manquement du prêteur
Si le prêteur manque à ses obligations d’information ou de vérification :
- Le juge peut prononcer la déchéance du droit aux intérêts : vous ne devrez alors rembourser que le capital emprunté, sans les intérêts.
- Certaines clauses du contrat peuvent être annulées si elles sont jugées abusives.
- Le prêteur peut engager sa responsabilité civile et être condamné à verser des dommages et intérêts.
Le droit des emprunteurs
La législation française protège fortement les consommateurs afin d’éviter les abus. En matière de crédit à la consommation, vous disposez de garanties légales essentielles :
1. Le droit de rétractation
- Vous pouvez annuler votre contrat de crédit dans un délai de 14 jours calendaires à compter de la signature ou de la réception de l’offre.
- Aucune justification n’est nécessaire : vous pouvez changer d’avis librement.
- Pour exercer ce droit, il suffit d’envoyer le formulaire de rétractation (généralement annexé au contrat) ou une lettre recommandée avec accusé de réception à l’organisme prêteur.
- Si vous avez déjà reçu les fonds, vous devrez les restituer dans les 30 jours.
Exemple : vous signez un crédit pour acheter un véhicule, mais vous changez d’avis ou trouvez une meilleure offre ailleurs. Vous pouvez vous rétracter sans pénalité dans le délai légal.
2. Le remboursement anticipé
- Vous pouvez rembourser tout ou partie de votre crédit avant la date prévue, à tout moment.
- Cela permet de réduire le coût global du crédit en limitant les intérêts restants.
- La loi interdit aux établissements de crédit de facturer des indemnités pour remboursement anticipé sur les crédits à la consommation d’un montant inférieur à 10.000 € (article L. 312-34 du Code de la consommation).
- Pour les crédits supérieurs à 10.000 €, une indemnité peut être prévue, mais elle est strictement encadrée.
Exemple : vous recevez une prime professionnelle ou un héritage et décidez de solder votre crédit. Vous économiserez sur les intérêts restants sans frais cachés.
3. Le report ou la renégociation en cas de difficultés
- Si vous traversez une période financière compliquée (perte d’emploi, accident, séparation…), vous pouvez demander à votre organisme de crédit :
- un report d’échéances (paiement suspendu pendant un certain temps),
- une réduction du montant des mensualités,
- ou une renégociation du contrat (allongement de la durée, aménagement des conditions).
- Cette demande doit être faite par écrit et accompagnée de justificatifs de votre situation.
- En cas de refus ou de désaccord, vous pouvez saisir le médiateur bancaire ou la Commission de surendettement pour trouver une solution.
Exemple : vous perdez votre emploi et ne pouvez plus payer vos mensualités. Plutôt que de vous retrouver en défaut de paiement, vous pouvez demander un réaménagement du contrat pour éviter d’aggraver votre situation.
Que faire en cas de litige ?
En cas de litige, vous avez plusieurs recours possibles. Si vous estimez que le prêteur a violé ses obligations légales, vous pouvez contacter une association de consommateurs ou un avocat spécialisé dans le droit de la consommation pour obtenir des conseils juridiques.
Vous pouvez également contester le contrat devant un tribunal compétent pour demander l’annulation de certaines clauses ou l’octroi de dommages et intérêts.
Vous envisagez de contracter un crédit à la consommation ?
Il est crucial de bien comprendre les règles et obligations qui encadrent ce type de crédit pour éviter toute mauvaise surprise.
Si vous avez des questions sur les conditions de votre crédit, les assurances facultatives ou si vous rencontrez un litige avec un prêteur, le cabinet COINTET AVOCAT est là pour vous accompagner.
Contactez-nous dès maintenant au 01.83.64.69.78 ou par email à info@cointet-avocat-paris.fr pour obtenir des conseils personnalisés et une assistance juridique.
Pour une évaluation rapide de votre situation, n’hésitez pas à nous envoyer vos documents pertinents par email, et nous vous fournirons un devis sous 24 heures pour vous aider à naviguer dans vos démarches.

