Prêts entre particuliers : tout savoir

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Les prêts interpersonnels, communément appelés prêts entre particuliers, sont des transactions financières entre des individus qui se prêtent de l’argent sans l’intermédiaire d’une institution financière telle qu’une banque.

Cette pratique peut prendre diverses formes, que ce soit un prêt entre amis, entre membres de la famille, ou même entre inconnus.

Dans cet article, nous explorerons en détail les aspects juridiques et fiscaux des prêts interpersonnels en France.

 

Définition des prêts interpersonnels

Les prêts interpersonnels sont des contrats par lesquels un individu prête une somme d’argent à une autre personne, à des fins non professionnelles. Bien que cela puisse sembler informel, il est crucial de comprendre les implications légales de ces transactions. Plusieurs articles de loi régissent les prêts interpersonnels en France :

  • Article 1359 du Code civil : Il précise que « ceux qui, dans les actes entre vifs, auront déclaré qu’ils ont reçu un capital en argent, n’en pouvant justifier, seront présumés légataires à titre universel de la portion disponible. »
  • Article 2062 du Code général des impôts : Cet article exige la déclaration des prêts d’un montant supérieur à 760 euros auprès des services fiscaux, même s’ils ne sont pas formalisés par un contrat écrit.
  • Article L313-3 du Code de la consommation : Cet article traite de l’usure et limite les taux d’intérêt pour éviter que le prêt ne soit considéré comme usuraire.

 

La formalisation des prêts entre particuliers

La formalisation par écrit d’un prêt entre particuliers est fortement recommandée.

Elle devient obligatoire pour les montants supérieurs à 1 500 euros, conformément à l’article 1359 du Code civil. Le contrat devrait comprendre les éléments suivants :

– Le montant prêté.
– Les modalités de remboursement, y compris l’échéancier.
– Le taux d’intérêt (s’il y en a un).
– Les coordonnées des parties (nom, adresse, etc.).

Il n’est pas nécessaire de déposer le contrat de prêt quelque part en particulier. Cependant, il est essentiel de conserver une copie signée par les deux parties, car elle peut servir de preuve en cas de litige.

 

La question des taux d’intérêts

Les prêts entre particuliers peuvent comporter des taux d’intérêt, bien que ce ne soit pas obligatoire. Il est essentiel de respecter les limites légales pour les taux d’intérêt afin d’éviter que le prêt ne soit considéré comme usuraire.

Pour le second semestre de 2023, à partir du 1er juillet 2023, le taux de l’intérêt légal applicable aux transactions entre particuliers est de 6,82%, conformément aux informations publiées par service-public.fr le 30 juin 2023.

Les prêteurs et les emprunteurs doivent être conscients de ces taux pour s’assurer que les intérêts facturés restent conformes à la loi.

 

Déclaration aux impôts

Tout prêt d’un montant supérieur à 760 euros doit faire l’objet d’une déclaration fiscale. Cela peut être effectué via l’imprimé n°2062. L’absence de déclaration d’un prêt peut entraîner une amende fiscale d’un montant de 150 euros, quelle que soit la somme prêtée.

De plus, les intérêts perçus doivent également être déclarés, ce qui peut se faire à l’aide de l’imprimé n°2561.

Il est important de noter que, dans certains cas, les autorités fiscales pourraient interpréter le prêt comme un don en l’absence de déclaration.

Dans une telle situation, le don pourrait être soumis aux droits de donation, généralement imposés à un taux élevé, souvent autour de 60%. En outre, des intérêts de retard pourraient s’appliquer au taux de 4,80% par an, et des pénalités pour l’absence de déclaration pourraient également être imposées. Il est essentiel de se conformer aux exigences de déclaration fiscale pour éviter ces conséquences financières potentiellement sévères.

 

Litiges entre co-contractants et résolution

En cas de litige entre les parties, il est important de disposer de preuves solides pour démontrer l’existence du prêt et les conditions convenues. Ces preuves peuvent inclure le contrat de prêt, des relevés de compte, des témoignages, etc.

En cas d’échec des négociations à l’amiable, une procédure judiciaire peut être nécessaire pour obtenir le remboursement.

 

Quand faire appel à un avocat

Lorsque les litiges deviennent complexes ou que les parties ont du mal à trouver un terrain d’entente, faire appel à un avocat peut être judicieux. Un avocat saura vous conseiller sur la meilleure façon de résoudre le litige et, si nécessaire, représenter vos intérêts devant les tribunaux.

Il est essentiel de comprendre que les prêts interpersonnels ne sont pas à prendre à la légère. Une planification soignée, une documentation adéquate, et le respect des lois en vigueur sont essentiels pour éviter des problèmes futurs.

Si vous avez des questions ou des doutes concernant un prêt entre particuliers, consultez Cointet Avocat Paris pour obtenir des conseils juridiques adaptés à votre situation.

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Maître Alice Flore Cointet

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