Contester une cession de créance : guide pratique

Contester une cession de créance peut être une étape complexe et délicate, mais il est important de connaître vos droits et de comprendre les démarches à suivre.

Dans ce guide pratique, nous vous fournirons des informations essentielles sur la contestation d’une cession de créance, les raisons courantes de contestation, ainsi que les étapes à suivre pour défendre vos intérêts.

 

Comprendre la cession de créance

Avant toute chose, répondons à la question suivante : « Qu’est-ce qu’une cession de créance ? »

La cession de créance relève du domaine du droit des obligations, qui est une branche du droit civil. Elle concerne les droits et les obligations découlant des contrats entre les parties.

La cession de créance est un processus par lequel le créancier d’une dette, appelé le cédant, transfère ses droits à cette dette à une autre partie, connue sous le nom de cessionnaire. Le cédant peut céder la créance pour diverses raisons, telles que la nécessité de récupérer rapidement des liquidités ou la volonté de se décharger de la gestion de la dette. Le cessionnaire, quant à lui, devient le nouveau créancier et est en droit de réclamer le paiement de la dette au débiteur, la personne qui doit rembourser la dette.

La cession de créance peut être applicable dans divers domaines juridiques et secteurs d’activité. Par exemple, elle peut être utilisée dans le contexte des contrats commerciaux, des transactions immobilières, des contrats de prêt, ou encore des relations entre entreprises et fournisseurs.

Les motifs fréquents de cession de créance peuvent inclure des considérations financières, telles que la vente de la créance à des fins de recouvrement ou pour transférer le risque de non-paiement à un tiers. Parfois, la cession de créance peut également découler d’une transaction commerciale plus large, telle qu’une fusion ou une acquisition, où les dettes et les créances sont transférées entre les parties impliquées.

 

Faire face à une cession de créance

Contester une cession de créance peut vous permettre d’échapper au paiement de la dette liée à un crédit impayé et aux mesures d’exécution forcée entreprises par l’huissier de justice.
C’est le cas lorsque postérieurement à une ordonnance d’injonction de payer ou à un jugement vous condamnant au paiement des échéances impayés de votre crédit et au paiement du capital restant dû, la dette est cédée par l’organisme de crédit ( la banque) à un autre organisme.
Les cas typiques de cession de créance interviennent au profit des organismes suivants :
CABOT SECURITISATION (CABOT FINANCIAL FRANCE), EOS CREDIREC, EOS FRANCE, FONCRED, EUROTITRISATION, INTRUM DEBT FINANCE AG, 1640 INVESTMENT 5 , HOIST FINANCE, CREDINVEST. 
Ces organismes rachètent les créances détenues à votre encontre par des organismes de crédit ou des banques comme SOFINCO, FINAREF, DIAC, SOGEFINANCEMENT, CREDITLIFT, CREDIT LYONNAIS, BNP PARIBAS PERSONAL FINANCE, BFM, BANQUE POSTALE, CREDIT AGRICOLE…
En pratique, une fois que la créance est cédée, la cession de créance vous est signifiée avec souvent un commandement de payer aux fins de saisie-vente par un huissier de justice.
L’huissier de justice va vous signifier à votre domicile le contrat de cession de créance par un acte intitulé signification de cession de créance.
 
Si vous êtes absent, un avis de passage sera laissé par l’huissier de justice et il faudra aller chercher l’acte à son Étude sans attendre.
Si le nouveau créancier ne justifie pas de sa capacité à agir, dite qualité à agir, il ne peut pas exécuter l’ordonnance d’injonction de payer ou le jugement à votre encontre. La saisie lui est interdite.
Il en va de même si l’acte de cession de créance est irrégulier, ce qui est souvent le cas.
Il convient alors de vous rapprocher d’un avocat spécialisé en droit du crédit de la consommation et droit bancaire afin que ce dernier analyse l’acte de cession de créance.
En cas d’irrégularité, une contestation devra être portée aussitôt devant le juge compétent.
L’intérêt est majeur, car, en cas d’irrégularité de l’acte de cession de créance, vous ne devrez plus rien et les mesures de saisie seront arrêtées.
De surcroît, vous pourrez demander le remboursement des sommes indûment saisies.
 
Attention aux délais de contestation, ils sont très courts.
Le premier réflexe est d’aller chercher l’acte chez l’huissier de justice si vous étiez absent lors du passage de l’huissier et de CONTACTER sans délai votre avocat.
Le cabinet de Maître COINTET traite au quotidien ce type de dossier et obtient régulièrement des décisions favorables. N’hésitez pas à le contacter. Une réponse rapide et efficace vous sera apportée.

Raisons courantes de contestation

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles une cession de créance peut être contestée par le débiteur.

Voici quelques-unes des raisons courantes de contestation :

 

1) Erreur ou irrégularité dans le processus de cession :

Il est possible que des erreurs ou des irrégularités surviennent lors de la cession de la créance, telles que des documents incorrects, des informations erronées ou des étapes de procédure non respectées. Si le processus de cession n’a pas été effectué correctement, cela peut donner lieu à une contestation de la validité de la cession.

2) Non-respect des conditions contractuelles ou légales :

La cession de créance peut être soumise à des conditions spécifiques définies dans un contrat ou régies par des lois et des réglementations. Si ces conditions ne sont pas respectées, cela peut être une base solide pour contester la cession de créance.

3) Doutes sur l’authenticité de la cession ou la légitimité du cessionnaire :

Il peut y avoir des situations où le débiteur remet en question l’authenticité de la cession ou la légitimité du cessionnaire. Par exemple, si le débiteur reçoit une notification de cession d’une entité inconnue ou non autorisée, il peut avoir des doutes quant à la validité de la cession et choisir de la contester.

4) Violation des droits du débiteur :

Lorsque la cession de créance entraîne une violation des droits du débiteur, cela peut être une raison légitime de contester la cession. Par exemple, si le cessionnaire harcèle le débiteur ou agit de manière abusive dans ses demandes de paiement, le débiteur peut chercher à contester la cession pour protéger ses droits.

 

Étapes pour contester une cession de créance

1) Analyser la situation :

  • Examiner attentivement les documents de cession et les contrats connexes.
  • Identifier les problèmes potentiels et les éléments à contester.

2) Recueillir les preuves :

  • Rassembler tous les documents pertinents liés à la cession de créance.
  • Identifier les témoins potentiels ou les sources d’informations supplémentaires.

3) Obtenir des conseils juridiques :

  • Consulter un avocat spécialisé en droit des affaires ou en litige commercial.
  • Discuter des détails de votre cas et des options juridiques disponibles.

4) Envoyer une mise en demeure :

  • Rédiger une lettre formelle contestant la cession de créance.
  • Exposer les motifs de contestation et les arguments juridiques pertinents.
  • Fixer un délai raisonnable pour obtenir une réponse ou une résolution.

5) Engager une action en justice si nécessaire :

  • Si la contestation amiable échoue, envisager d’engager une action en justice.
  • Présenter votre cas devant le tribunal compétent.
  • Fournir toutes les preuves et les arguments nécessaires pour soutenir votre contestation.

 

Conclusion

Contester une cession de créance demande une approche méthodique et une bonne compréhension des lois et des procédures en vigueur.

Il est fortement recommandé de faire appel à un avocat expérimenté pour vous guider tout au long du processus.

En suivant les étapes mentionnées dans ce guide, vous augmenterez vos chances de défendre avec succès vos droits et intérêts lors de la contestation d’une cession de créance.

 


Aller plus loin sur le sujet

code civil

En droit français, la cession de créance est régie par les dispositions du Code civil. Plus précisément, les articles suivants sont pertinents concernant la cession de créance et la contestation de cession de créance :

  1. Article 1321 du Code civil : Cet article définit la cession de créance comme un contrat par lequel le créancier transfère à un tiers son droit de créance.
  2. Article 1690 du Code civil : Cet article dispose que la cession de créance doit être constatée par écrit, à moins que la loi n’en dispose autrement.
  3. Article 1699 du Code civil : Cet article énonce les conditions générales pour qu’une cession de créance soit valable. Il précise notamment que la cession doit être faite par un créancier légitime et que le débiteur doit être informé de la cession.
  4. Article 1322 du Code civil : Cet article précise que la cession de créance ne produit d’effet à l’égard du débiteur cédé que si ce dernier en a été régulièrement informé.
  5. Article 1689 du Code civil : Cet article dispose que le débiteur cédé est tenu de payer entre les mains du cessionnaire, à moins qu’il ait été expressément informé de la subrogation du cessionnaire dans les droits du cédant.

En ce qui concerne la contestation de cession de créance, il convient de se référer aux dispositions générales du Code civil relatives aux contrats et aux obligations. Plusieurs articles peuvent être invoqués en fonction des motifs de contestation spécifiques, tels que :

  1. Article 1134 du Code civil : Cet article énonce le principe de l’obligation de bonne foi dans l’exécution des contrats et peut être invoqué si l’une des parties a agi de manière contraire à cette obligation lors de la cession de créance.
  2. Article 1147 du Code civil : Cet article concerne la responsabilité contractuelle et peut être pertinent si la cession de créance a causé un préjudice au débiteur ou si le cessionnaire a manqué à ses obligations contractuelles.

Il est important de noter que la contestation de cession de créance peut également impliquer d’autres lois spécifiques en fonction du domaine d’application de la créance cédée (par exemple, le Code de la consommation pour les contrats de consommation).

Dans tous les cas, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit des affaires ou en litige commercial pour obtenir des conseils juridiques adaptés à votre situation spécifique et pour identifier les articles de loi pertinents pour votre cas précis.

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